TOUBAB SIGNARE: “La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources”*
- Yalla-Marie
- 17 févr. 2017
- 3 min de lecture

Aujourd’hui, nous allons vous présenter Alice Bourgeois, créatrice de la marque Toubab Signare. Elle nous a ouvert les portes de son appartement pour nous parler d’elle et de ses créations au travers de cette interview.
Présentez-vous ?
Je m'appelle Alice Bourgeois. J'ai 35 ans, j'ai grandi au Sénégal, à Dakar jusqu’à mes 11ans. Plasticienne, diplômée d’une licence en Arts-Plastiques, je suis créatrice d’accessoires mode et intérieur.

Depuis quand avez-vous créé votre marque ?
Ma marque existe depuis un an. Mais pour le moment, je suis connue et distribuée qu’à Dakar au Sénégal.
Dans le cadre de mon projet je suis actuellement suivie par la BGE Parif, organisme d'accompagnement à la création, car j'aimerais être également distribuée en France.
Quel a été l’élément déclencheur ?
J'avais déjà eu cette idée il y a une dizaine d’année mais je n'avais pas osé me lancer. Un voyage à Dakar durant l'été 2015 a tout changé.
Je me suis retrouvée au chômage en France et mes amis dakarois, qui connaissaient et appréciaient mon univers pictural, m'ont poussé à réaliser mon projet : retranscrire mon univers en produits textiles.
J’ai donc été acheter du wax au marché Sandaga. De retour à Paris, j’ai confectionné

un prototype de pochette que j’ai envoyé à une amie à Dakar qui devait ouvrir un Pop-up store au mois de novembre au centre commercial le Seaplaza. Ma création lui a tout de suite plu et, à sa demande, je lui ai envoyé une trentaine de pochettes en wax pour l’ouverture de sa boutique.
D’où vous vient votre inspiration ?
Mon inspiration vient du Sénégal. J'ai grandi à Dakar où mon père était professeur à l'Ecole des Beaux-arts. J'ai donc eu, très tôt, la chance de baigner dans un univers artistique très fort.
Quel est l’artiste ou le créateur qui vous a le plus influencé ?


Il y a deux femmes qui m’ont beaucoup influencé. Tout d’abord, la styliste sénégalaise Oumou SY que je connais personnellement car mes parents faisaient partie de son cercle d’ami. Oumou est une créatrice et une femme incroyable, ce qu'elle a mis en place à Dakar avec la création du SIMOD et du Metissacana est fantastique. Tous ses modèles sont une rencontre entre l'art de la couture et les arts plastiques, ce sont de véritables sculptures mouvantes qui racontent une histoire. Pour moi, l'art est une question d'histoire à raconter et une rencontre entre plusieurs univers créatifs.
Ensuite, il y a l'artiste mexicaine Frida Kahlo. Elle est pour moi une source intarissable d'inspiration. Son univers, sa vie, sa force, sa persévérance face à la maladie, son histoire d'amour, son besoin de reconnaissance et sa liberté sont tant de choses qui me parlent mais qui, je pense, parlent à toutes les femmes. On a toute une Frida en nous.
Comment travaillez-vous ?
Je travaille en général chez moi pour la création. Je conçois mes modèles comme je concevrais un tableau. Chaque nouvelle création est appréhendée comme une toile vierge que je dois animer. J'assemble mes matières comme un collage et en général, c'est le tissu que je choisis qui guide mon inspiration. En ce qui concerne, la confection, je travaille avec des ateliers, La fabrique de la goutte d’or et Mode & Méthode.
Où trouvez-vous votre matière première ?
J'achète mes tissus à la coopérative du marché Sandaga à Dakar. J'ai donc la certitude d'utiliser des tissus de productions africaines locales et artisanales, ce qui est une démarche importante pour moi.
De plus, c'est un peu comme un pèlerinage sur les chemins de mon enfance car nous habitions juste en face de ce marché. Je suis affectivement très attachée au Sénégal.
Pourquoi participez-vous au salon Inspiration Nomade ?

Je participe au salon Inspiration Nomade car ce projet me parle et me plaît. Il correspond parfaitement à ma philosophie de vie car mon tissu, le wax, est Africain, ma main de fatma est réalisée en chute de toile cirée japonaise, et mes pompons ont un côté Moyen-Orient. Le tout donne une création multiculturelle, made in France. Ce projet est pour moi la rencontre de plusieurs cultures à travers la création.
Il me plaît aussi, à cette occasion, de rencontrer des créateurs qui ont la même passion que moi « l'invitation aux voyages » à travers des accessoires réalisés avec passion et amour.
Avez-vous autre chose à nous dire ?
Je suis enchantée par ce projet et j’ai hâte d'être au samedi 8 avril pour rencontrer tous les créateurs du salon.
*Citation d'Edgar Morin
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